De Tennant Creek à Alice Springs
Bonjour à tous ! On est le 5 mars au soir (il est 18h30 ici, soit 9h30 chez vous). On a volé aujourd’hui d’Uluru (oui, on a appris sur place que le r doit être souligné en aborigène) à Cairns, dans le far north du Queensland. Autrement dit, on a à nouveau passé le tropique du Capricorne (mais dans l’autre sens) et on se retrouve à nouveau en zone tropicale. Demain matin, une navette vient nous chercher pour plonger pendant deux jours dans la grande barrière de corail (désolés de vous narguer, on n’a pas le choix…) Pendant que Yohann est parti à la recherche d’une pharmacie afin de trouver des anti-nauséeux (au cas où), c’est Sylvain qui est au micro pour l’article du jour : de Tennant Creek à Alice Springs, NT.
Or donc, nous passâmes la nuit au VIP Backpackers de Tennant Creek. Et bien figurez-vous que cette nuit là fut bien meilleure que ce à quoi on s’attendait. Même que c’est le réveil qui nous a réveillé à 8h. Même qu’on a essayé la douche pour fêter ça. Et même que ça ne sentait pas… trop…
Bon, la ville est un peu décédée… Ah ! Yohann rentre à l’instant pour me dire que tout ferme à 17h30 et que c’est donc trop tard… Voilà, au moins vous savez, si vous voulez aller à la pharmacie à Cairns, c’est avant 17h30. Soit. Reprenons. Je disais que Tennant Creek était un peu décédée (du genre « la vie d’ma mère, même les villes fantômes sont plus vivantes !»). On prend notre temps, on va faire le plein, et à 9h, on se dirige gaillardement vers le cybercafé du coin, qui a un double avantage : il y a Internet, et une clim’. Cette fois-ci, on ne considérera pas la vendeuse comme un avantage… Ensuite, on va à la poste et à la banque (mais vous vous en moquez). À la banque, j’ai quelques soucis de retrait d’argent (le distributeur refuse ma carte, ça me rappelle avec effroi la République Tchèque), qui s’arrangent dès la banque suivante. Ouf. Allez, c’est parti, on the road again (et voilà que je me mets à citer des grands poètes moi… Humf…). Une tranche de 506 km théoriques nous attend. Cela peut vous sembler long mais encore une fois, on prend un grand plaisir à faire cette route, on ne s’en lasse pas tellement le dépaysement est total, et les surprises… surprenantes…
La route, en plein désert, est rythmée par des panneaux nous annonçant les prochaines aires de repos, sur lesquels est écrit Please arrive alive. Nous on veut bien (d’ailleurs, on l’a réussi !) mais s’ils tiennent tant à notre vie, ils devraient quand même mettre de quoi faire de l’ombre sur les aires de repos… En plein désert… Par 40°C à l’ombre… Sauf que donc, y’en n’a pas… Une fois on a tenté de s’asseoir sur les bancs en béton. Au bout d’une minute, retournez. Encore une minute, c’est prêt ! À table !
La route est également rythmée par quelques rares vieux tonneaux… qui font en fait office de boite aux lettres ! Il y a donc, ci et là, des gens qui habitent… Vraiment nulle part… C’est très étonnant, on a même du mal à distinguer le bout de chemin qui mène à leur bicoque.
Le désert l’est vraiment. Parfois quelques rapaces tournoient autour d’une carcasse. Ce sont les seuls que l’on peut voir dans le ciel car ici, et ça on ne l’avait jamais vu ailleurs jusqu’à présent, on ne voit pas d’avion passer… Quelques rares road trains nous croisent. Il semble qu’ils roulent de préférence la nuit, à la fraîche. Une espèce de langueur pas déplaisante émane de ce trajet. Au total, sur les 1464 km qui séparent Darwin d’Alice Springs, il y a 13 « villes ».
À 100 km environ au sud de Tennant Creek, nous découvrons avec plaisir les Devil’s Marble. Ce sont des espèces d’énormes blocs rocheux en marbre, parfois en équilibre relativement précaire. Le paysage est aride et somptueux, on est très proche des parcs américains. En revanche, les mouches qui nous gênaient un peu depuis la veille, deviennent franchement désagréable. Il suffit de s’arrêter un peu pour qu’en moins de 3 minutes, on en ait au bas mot une trentaine qui tournent autour de chaque personne, qui viennent se poser sur le visage, qui n’hésitent pas à tâter la rétine pour savoir si elles ont pied. C’est très ennuyeux, et ça devient parfois insupportable. On est également obligé de les feinter pour rentrer dans la voiture sans les embarquer (pour la feinte, voir la vidéo qui sortira un jour, promis).
Au kilomètre 1865 de notre voyage on croise… incroyable… un type, seul, en vélo, avec deux grosses sacoches. Il fait bien plus de 40°C au soleil, on ralentit pour l’applaudir lorsqu’on le croise.
Quelques kilomètres plus loin, on s’arrête à Wycliff Well, une des 13 villes… C’est une des plus petites. On appelle ça ville, mais c’est de la taille d’un hameau. Tout tourne autour de la station essence, qui fait également office de restauroute, mini magasin, motel, poste, et certainement aussi mairie et cie… Il doit y avoir en tout et pour tout 30 habitants à Wycliff Well. Cela étant, il y a ici une originalité certaine car on est sensés être sur un site d’atterrissage extra-terrestre. C’est le Roswell des australiens (il suffit juste de remplacer « Ros » par « Wycliff »… désolé). On peut voir à l’intérieur de la gargote des photos des ovnis qui passent parfois (faire le plein ?). Toute la décoration extérieure est également marquée par cette présence d’ailleurs… En témoignent les photos. Au passage, Yohann tente une de ses blagues en anglais, désormais célèbres à travers l’Australie entière. On rentre acheter 2 paquets de chips, et il n’hésite pas une seconde à dire à la vendeuse We come in peace! We’d like a sample of your earth-made chips. La réaction de la dite vendeuse est indescriptible. Elle oscille entre la désolation, l’incompréhension et la résignation. Elle se tourne vers moi en levant les sourcils. Je les lève moi-même… On se comprend… Désolé Yo.
On passe les 2000 km au compteur, et on avance toujours à 130 km/h vers le sud. La chaleur est de plus en plus sèche.
On s’arrête à la Red Center Farm, un verger de… manguiers (ça doit se dire comme ça) mais malheureusement la propriétaire nous informe que la cueillette a été effectuée la semaine dernière. On prend toutefois quelques photos des arbres et on lui achète des glaces à la mangue. Elle fait office de supermarché pour toute la région (les 30 à 50 km à la ronde). Imaginez un simple mobil-home transformé en magasin dans lequel, luxe suprême, vous pouvez même trouver à acheter quelques vêtements, ou un radio-CD portable…
30 km avant l’arrivée à Alice Springs, on passe une bonne douzaine de fois… le tropique du Capricorne. Et le tout à pied. Vous me direz, il est facile de le faire quand on est garé juste à côté. Donc on n’a pas hésité à faire quelques allers-retours pour le fun.
On arrive enfin à Alice Springs, et là, c’est le retour à la civilisation. 24 000 habitants, des vendeurs de voiture (imaginez que pour vous acheter une voiture dans certains patelins, il faut d’abord faire 500 km avant de trouver un concessionnaire !) et même des rues. De l’animation en ville, des magasins, des galeries d’art aborigène, etc…
On va à l’auberge de jeunesse, Annie’s place hostel. Ici, c’est Cancun en période de fête étudiante (le spring break). Un nombre incalculable de jeunes plus bronzés les uns que les autres gravite autour ou dans la piscine, souvent téléphone portable à la main (ça faisait bien 500 km qu’on n’avait pas eu de réseau). Ambiance festive, musique assez forte (mais qui ne nous dérangera pas dans la nuit), Yohann va combler un peu plus la piscine pendant une dizaine de minutes pendant que je profite de la clim’ retrouvée dans la chambre (le luxe, toujours le luxe).
Le soir, on va manger au « Bojangles » un sympathique pub de l’outback. Ici, ambiance cow boy et on ne dépare pas avec nos chapeaux. Le décor est notamment « égayé » par un squelette à cheval sur une vieille mobylette rouillée, au pied de laquelle se love un vrai python (mais le tout est dans un vivarium géant. Marie-Noëlle, pas d’inquiétude…) Ici, on va commander au comptoir, on paye, et on nous appelle quand c’est prêt. On prend d’abord une bière, je vais chercher quelques cacahuètes entières posées sur un tonneau et les mange en jetant leurs coquilles par terre, comme c’est la coutume locale. Le sol est jonché d’épluchures et ça croque sous les pas. Une dame très smart à côté de nous mange soigneusement ses cacahuètes en faisant un petit tas d’épluchures, puis elle les jette tout aussi proprement sur le sol.
On décide de manger un bo’s mix. Yohann va les commander, et revient avec une sorte d’appareil électronique en forme de disque. C’est avec ça qu’on sera prévenus que les plats sont prêts et nous attendent au comptoir. Le temps de regarder l’étrange outil, il sonne déjà en vibrant, tout en clignotant dans tous les sens : c’est prêt ! La serveuse accepte d’accompagner Yohann à notre table pour être filmée pendant les explications : on mange ce soir un assortiment de viandes du coin. Plus précisément, on goûte au crocodile, au buffle, au chameau et au kangourou… Honnêtement mon préféré, et de loin, est le buffle, très tendre et savoureux, proche d’un bon bœuf (fallait s’y attendre). Le chameau, c’est un peu de la vieille carne. Le crocodile s’approche de la viande blanche étonnamment, mais il semble être mélangé avec des herbes (c’est en fait une boulette de crocodile qui nous est servie). Quant au kangourou, c’est le préféré de Yohann mais pour ma part, je le trouve un peu fort, proche du gibier.
En sortant, on va observer un peu les étoiles, faire quelques photos, comme la veille, mais la Lune est encore trop présente. De retour, Yohann rédige le blog pendant que je ronfle… Non, que je respire fort.
Kilométrage : 2181.
Petit bonus : Le jeu concours du jour. À votre avis, combien de photos ont été prises jusqu’à aujourd’hui 17h locale, depuis le début du voyage ? Cette fois-ci, c’est une photo de nous que vous pouvez gagner, mais pas n’importe laquelle : c’est vous qui choisirez où on la fait et comment on la fait (rappel : il nous reste la plongée mais ça c’est mort, on n’aura pas vos commentaires avant de revenir donc pas la peine de demander nous deux en slip de bain sur le bateau… Ensuite un peu de plage, de forêt tropicale, et vendredi départ pour Sydney). Allez, faites vos jeux, vous avez un peu plus de 48 heures, soit jusque après-demain, mercredi, 20h ici (11h chez vous).
lundi, 5 mars 2007 à 12h52
327 photos
lundi, 5 mars 2007 à 21h53
280 photos
mardi, 6 mars 2007 à 10h38
750 photos…
Beaucoup de réponses féminines sur ce jeu concours… Ça doit être le lot qui est motivant ! Au fait une photo de vous 2 en string dans le bush, ça marche aussi, on s’en fout du bateau 😉
mardi, 6 mars 2007 à 11h22
Allez, je participe au quizz (si ça peut vous éviter d’avoir à faire la photo en string dans le bush 😉 )
En prenant une moyenne de 150 photos par jour sur 7 jours, vous devez être déjà au dessus de 1000 ?
Si je gagne, je veux voir une photo de vous avec un kangourou.
À propos de photos, celles qui sont publiées sont superbes. Merci de nous faire profiter de vos aventures ; c’est vraiment plaisant de vous lire (surtout au boulot, pendant la pause…)
mardi, 6 mars 2007 à 16h36
mhhhh…
je dirai … entre 750 et 850 photos !
Les photos sont en tout cas très jolies. Elles sont retouchées ou pas, car je trouve la saturation sur certaines légèrement poussée. En tout cas bravo pour ces clichés.
PS : ma préférée … la IMG_5130 😉 ++
mardi, 6 mars 2007 à 19h13
Bonjour Yobe et Sly,
C’est vrai que c’est très plaisant de suivre votre voyage, j’allais dire votre aventure, presque pas à pas. Pour un peu on vous pousserait à en faire un autre très rapidement, enfin, après la thèse tout de même.
Pour le quizz, je dirais 561 photos.
Allez, bonne continuation à vous deux et merci de partager ces bons moments avec nous.
mardi, 6 mars 2007 à 23h53
Juste un mot wouah !!!
mercredi, 7 mars 2007 à 7h21
Salut à tous, ça fait très plaisir de vous lire (désolés pour les accents, ici il n’y en a pas, on n’en met que sur le blog car il est tapé sur le PC portable).
Il vous reste encore quelques heures pour affiner les résultats. Un indice cependant : c’est pour l’instant UN gagnant qui est prévu.
On est revenus de la plongée plus tôt que prévu, vous saurez bientôt pourquoi. En tout cas, c’était très bien… Pour les photos, la seule retouche qu’on s’autorise est le recadrage… Pas de saturation informatique donc. En revanche, peut-être que le polarisant joue fort bien son rôle…
À tout à l’heure pour la mise a jour du jour.