Palm Beach
À bientôt une semaine de mon retour, je prends un peu de temps pour vous raconter ce qu’a été ma dernière vraie journée à Sydney et ainsi narguer un peu plus ce pauvre Sylvain qui devait être plus ou moins en train de donner son cours de reprise à ce moment là (en fait pas vraiment à ce moment là mais bon). Je dédicace cet article à vous tous, qui avez parcouru ce blog fidèlement sans forcément laisser de commentaire et avec qui nous sommes heureux (je pense que je peux inclure Sylvain) d’avoir partagé une partie de ce voyage.
Mon dernier jour commence par un réveil matinal mais pas trop matinal non plus. Aujourd’hui, JB a pris un jour de congé pour m’emmener à Palm Beach, la plage la plus au nord de ce que j’appellerais la juridiction de Sydney. Comme nous n’avons pas de voiture sur place, c’est le bus qui va se charger de nous y emmener, en un peu moins d’une heure quand même. JB me lance le défi de mémoriser le nom des plages que nous allons dépasser sur le trajet : Manly Beach, euuuh… à un moment il y a Dee Wee Beach ou quelque chose comme ça. Bref, JB a gagné.
Il faut deux bus pour se rendre à Palm Beach. Une ligne de ville pour se rendre à l’arrêt du bus express qui lui nous emmène jusqu’à son terminus, c’est-à-dire Palm Beach. Rien de bien particulier à dire sur le trajet mis à part que JB et moi avons eu une de nos traditionnelles longues conversations philosophiques qui me manquaient tant. Ahhh que ça fait du bien de le revoir. Le temps passe donc très vite, et en un rien de temps on arrive à destination.
Palm Beach, une longue plage incurvée d’un sable légèrement plus gris qu’à Manly, des vagues qui déroulent parfaitement tout du long… Il fait extraordinairement chaud. Enfin pas plus chaud que la semaine passée dans le désert, mais en tous cas bien plus chaud que la température moyenne que nous avons eu à Sydney jusqu’à aujourd’hui. Je regrette de ne pas avoir emmené mon chapeau tant je remarque qu’il était bien plus efficace que ma casquette pour me protéger du soleil. Manquerait plus que j’attrape des coups de soleil le dernier jour ! On remonte la plage vers le nord. L’extrémité de la plage vers laquelle nous nous dirigeons consiste en un énorme bout de rocher de plusieurs dizaines de mètres de haut (peut-être une petite centaine, mais guère plus).
Il y a un phare et vraisemblablement un chemin qui y conduit. C’est lui que nous cherchons. D’après JB, la vue est magnifique depuis là-haut. Après quelques minutes de marche, on quitte la plage pour rentrer un peu dans les terres : je découvre alors qu’à peine cinquante mètres plus loin se trouve une autre plage, de l’autre côté de la route, et que nous sommes en fait sur un bras de terre très étroit, faisant du gros rocher au phare une presqu’île.
Nous marchons donc de l’autre côté, au bord d’une petite baie nommée « the basin » et dont l’autre côté est connu pour être une zone sans la moindre voiture. Nous finissons par trouver le chemin que nous cherchions quand JB m’interrompt et me montre du doigt une feuille morte enroulée sur elle-même qui semble flotter dans l’air. À y regarder de plus près, elle ne flotte évidemment pas, mais est prise dans une toile d’araignée. D’ailleurs, on distingue très largement des petite pattes qui sortent de l’intérieur de la feuille. JB reconnait la marque de l’araignée « funnel web », la plus dangereuse d’Australie, rien que ça.
En fait, il y en a toute une flopée dans le coin et ce n’est pas très rassurant. On tombe les lunettes pour mieux voir et éviter de se prendre une toile d’araignée en marchant…
Après une ascension physiquement pénible pour moi, nous atteignons le phare et c’est vrai que la vue y est fantastique. JB m’explique que c’est la fin de Sydney ici parce que la baie que nous voyons appartient à un autre système de baies (désolé pour la répétition) qui s’enfonce plus au nord. Après avoir repris notre souffle, nous redescendons et entreprenons de nous restaurer. Pour l’après midi nous voulons prendre un ferry pour aller nous baigner dans the basin. Sur la route, on croise beaucoup de crabes gros comme une main. L’un d’entre eux, un peu moins apeuré, détale devant nous : il se lève sur la pointe des pattes, et se met à courir de travers. En route, il se retourne très vite, de sorte qu’il ne nous fait plus face maintenant bien qu’il continue à fuir dans la même direction. Cela nous a beaucoup amusé.
Après manger, nous voici à l’embarcadère pour the basin. En fait il y a plusieurs ferry qui partent d’ici et les indications ne sont pas très claires : sur le tableau des horaires, certains semblent partir avant d’être arrivés… Ce qui devait arriver arriva donc. Nous montons dans un ferry en partance pour l’autre côté de la baie, en dehors de la zone de Sydney, c’est-à-dire au sud du système de baies suivant : « central coast ». Avec nous, des élèves qui rentrent chez eux après les cours. L’un d’eux nous confirme que nous sommes sur le mauvais bateau dans un très bon français. Malgré son jeune âge (15 ans ?), il dit avoir fait des études à Toulouse.
Une fois sur place, on joue la sécurité en décidant de prendre le prochain ferry pour rentrer, c’est-à-dire que nous avons à peu près une heure à tuer sur place. Ici, tout est résidentiel. Il n’y a à l’évidence pas de voiture non plus car toutes les maisons ont un accès direct à la mer, avec des garages abritant tout naturellement des bateaux. C’est très bizarre de se dire qu’il y a encore des pays développés où on semble pouvoir vivre au bord de l’eau à l’abri des grands promoteurs immobiliers toujours plus avides de terrain pour hôtels. On se baigne dans une eau que je trouve un peu froide au premier abord. On joue au frisbee, oh que oui ! Puis nous rentrons directement sur Manly.
Un barbecue nous attends pour ma dernière soirée, avec Marcus et Elisabeth, le collègue de JB et sa copine. On mange du Kangourou, sur Shelly Beach, juste au nord de Manly. Une soirée comme je n’en avais pas passé depuis longtemps, à faire des combats de sumo dans le sable, du frisbee et touti quanti.
Le lendemain, après une session de surf un peu plus longue que prévue, je reprend l’avion pour Paris en toute hâte, pleins d’images, de bruits, d’odeurs, de souvenirs…