À la découverte de Sydney
Ben voilà, Sylvain est reparti. Je suis maintenant seul à Manly avec Laure et JB. Je viens de faire du frisbee avec les gens de la ligue de Manly (oui, Manly a sa propre ligue avec deux divisions). Enfin bref. Comme je suis tout seul et que le temps presse, je ne vais pas faire aussi détaillé que les jours précédents. J’espère que ce n’est pas un problème.
Bref, on se lève donc tranquillement vers 9h30 ce matin du 10 mars. Laure et JB assurent en nous préparant un bon petit déjeuner australien : bacon, œufs, pancakes, nutella et nesquik. Un vrai régal. La pauvre Laure a du travail à faire pour l’université, seul JB va donc nous accompagner dans Sydney aujourd’hui. L’objectif majeur est de faire les courses pour la semaine au Paddy’s Market. Il paraît qu’ils ont des prix imbattables. On verra ça ! Pour le moment, on sort de la maison, sur Kangaroo Street (ça ne s’invente pas un nom de rue pareil). Le soleil est déjà haut et il fait super beau. Comme nous arrivons de Cairns où il a fallu faire avec les caprices de la météo, on demande à JB si on peut faire un crochet par la plage pour faire quelques photos par beau temps. Il est gentil car il accepte. Le pauvre, on aura été un peu intenables toute la journée avec nos envies de photographier et de filmer un peu tout.
La plage est bondée, sans toutefois être autant blindée que les plages du sud de la France. L’eau est bleue comme sur les cartes postales. C’est d’ailleurs à se demander pourquoi elle est si bleu ici et pas chez nous ; d’autant plus qu’elle n’est pas si chaude que ça (20°C). Ça doit venir du soleil qui est plus haut… On repart par le Corso, une grande rue marchande piétonne qui a été refaite il y a quelques mois. On doit prendre le ferry pour traverser la baie et rejoindre Sydney. À l’embarcadère, on est surpris de voir un supermarché Aldi ! On aperçoit une jolie petite plage donnant sur la baie et non sur l’océan. Dans l’eau il y a une sorte de grand filet qui délimite une zone de baignade. JB nous explique que c’est un filet anti-requins… bienvenue en Australie ! Il y a environ une attaque par mois (je n’ai pas dit un mort par mois).
Dans le ferry, on demande à aller sur le pont supérieur, à l’avant du bateau. On veut absolument revoir le paysage de carte postale qu’on avait vu la veille. C’est d’ailleurs un peu déroutant au début car le ferry est parfaitement symétrique et donc on ne sait pas distinguer la poupe de la proue. En fait le bateau ne fait jamais demi-tour, il y a deux cabines et le commandant change de cabine à chaque voyage. Il fait 24°C dehors, ce qui est sensiblement plus froid que ce à quoi nous nous étions habitués. Avec le vent relatif causé par le déplacement du ferry, une petite laine ne serait pas de refus. D’ailleurs, pas mal de monde se ravise et retourne à l’intérieur pour passer le reste de la traversée. Nous on tient bon. On voit beaucoup de petits voiliers croiser dans la baie. Quand on passe entre les « heads », ces deux pans de falaises qui délimitent l’entrée de la baie, le bateau se met à avoir un roulis bien perceptible et qui contraste avec sa stabilité le reste du trajet.
Comme la veille, on arrive en contournant l’opéra par le nord, et on s’enfonce dans Circular Quay en laissant le Harbour Bridge sur la droite. La vue est magnifique. À la descente, tout n’a plus rien à voir avec ce que nous avons pu expérimenter de l’Australie. Beaucoup de touristes (on entend beaucoup parler français), les fameuses animations de rue également, dont les inévitables show de didjeridoos sur fond de musique techno. On remonte le quai vers l’opéra. On va d’ailleurs en faire le tour.
Il est très surprenant : je pensais que son toit était métallique mais en fait il n’en est rien. C’est plutôt une sorte de carrelage blanc-nacré qui dessine des sortes d’écailles. Vu de près, le bâtiment s’avère être supporté par une énorme structure en béton. Ça me fait un petit quelque chose de réaliser que j’ai l’opéra de Sydney devant les yeux, en plus le Harbour Bridge est juste en face.
C’est presque trop d’un coup. On aurait voulu s’en garder pour plus tard. On reviendra quand même.
On se dirige lentement vers Paddy’s market en traversant la city. Les rues sont très ombragées grâce aux buildings de plusieurs dizaines d’étages qui les bordent. La ville nous offre de beaux contrastes : bâtiments flambant neufs et vieilles tours à l’architecture d’un autre âge s’enchevêtrent dans le paysage.
JB nous fait rentrer dans l’un d’entre-eux. Il s’agit d’un hôtel de luxe au sommet duquel se trouve un bar ouvert au public. Malheureusement, le bouton de l’ascenseur refuse de valider notre étage et un employé nous explique que c’est parce que le bar n’ouvre qu’à 17h. Zut alors. On continue notre route. Les rues sont beaucoup plus vallonnées que ce que je pensais ; cela donne un petit côté San Franciscain qui n’est pas sans me rendre un poil nostalgique. On arrive sur le Darling Harbour. Ce quartier est situé à l’est de la city et c’est visiblement là que les touristes trouvent le plus leur bonheur question animation. Il y a un petit zoo, l’aquarium de Sydney, le cinéma IMAX, un centre commercial, un jardin zen chinois, un monorail pour se déplacer et… le Paddy’s market. Tout ça nous a pris pas mal de temps à vrai dire, et nous devons faire les courses assez vite. On entre. C’est un grand hangar bourré de petits stands et de monde. Chacun y va de sa publicité à la criée. Les vendeurs ne tardent pas à nous identifier comme touristes et à nous solliciter tout le temps (notamment des masseurs asiatiques).
Une première partie est consacrée aux stands de souvenirs de l’Australie. Franchement ils font un peu quincaille mais les prix sont imbattables. En plus nous sommes invités à marchander pour les faire encore plus baisser. Personnellement je n’ai pas trop l’habitude de faire ça. Il y a aussi pas mal de boutiques de vente de perruques. Allez savoir pourquoi. Grâce à mon charme, j’arrive à convaincre une vendeuse de me laisser en essayer une juste pour le fun (finalement j’aime bien marchander). On arrive dans le coin qui nous intéresse : les fruits et légumes. Là ça devient étouffant. On ne marche plus, on se laisse porter par le flot de clients. Ce n’est même pas la peine d’essayer de marcher à contre courant ! À cette heure-ci, il ne reste pas beaucoup de beaux produits, dans le sens où pas mal semblent abîmés, mais ils sont quasiment tous à 1$ pièce ou le kilo. Cela étant dit, en cherchant bien on trouve quand même et on réussi à remplir deux sacs de courses pour 25$, c’est-à-dire environ 16 euros.
Pour moi il était grand temps que je sorte de là. Je n’aime pas quand il y a trop de monde. On est sur le chemin du retour et on passe par Dixon St, sans doute la rue la plus chinoise du quartier chinois. À chaque extrémité se trouve une porte, à la chinoise j’ai envie de dire, avec deux sortes de lions de chaque côté. La rue est piétonne et on en profite pour y acheter de quoi nous rassasier : des pâtisseries chinoises dont les inimitables « emperor’s puffs ». Ce sont des boules de pâte à choux (ou quelque chose d’approchant) avec une crème chaude à l’intérieur. Un vrai délice.
Nous nous remettons en route pour circular quay, d’où nous attraperont le ferry pour Manly. Cette fois on le fait en bus car nous sommes un peu en retards. Le système de bus nous semble un peu compliqué : au moins 20 lignes s’arrêtent à notre arrêt et ils vont tous au même endroit. Bon, on verra quand on explorera la ville par nous même. Sur le ferry, nous nous asseyons de nouveau sur le pont supérieur pour profiter du spectacle. On a des cartes de ferry illimitées pour la semaine et on va sans doute le revoir plein de fois. Mais ce ne sera jamais assez.
Le soir, Laure et JB nous emmènent dans un resto fort sympathique. On peut emmener notre propre bouteille de vin, ce que l’on fait. On va ensuite se détendre sur la plage, faire un peu de frisbee avant de rentrer nous coucher.