La Grande Barrière de Corail

TOP del.icio.us
La grande barrière de corail.

La grande barrière de corail.

Grasse matinée jusque 9h ce matin du 14 mars. Nous sommes à Manly, chez Laure et JB. Nous nous préparons tranquillement à retourner sur Sydney pour la dernière vraie journée de Sylvain 🙁 On traîne un peu et j’en profite pour vous raconter la journée du 9 mars, c’est-à-dire celle du transfert Cairns-Sydney…

Encore un lever relativement matinal (7h) étant donné les heures auxquelles on se couche et surtout la fatigue accumulée lors de la traversée du désert. On doit rendre la voiture chez mini cars à 8h30 au plus tard et on souhaite se donner une seconde chance de photographier des plages de sable dorée par beau temps en allant voir les plages du nord de Cairns. On rend les clés du Dreamtime, non sans un peu de tristesse. Il ne fait toujours pas très beau, le plafond nuageux est très bas et laisse s’échapper plusieurs gouttes de pluie. Nous nous mettons tout de même en route pour Machans beach, la première dans l’ordre. On la trouve facilement, mais l’océan doit être relativement haut étant donné que l’eau arrive jusqu’aux rochers qui bordent la route, laissant deviner la plage en transparence. Il est déjà tard (8h10) et nous devons revenir dans le centre-ville de Cairns, sur Sheridan Street pour rendre la voiture. Normalement, le type de là-bas est supposé nous ramener au Dreamtime, mais on espère qu’il acceptera de nous emmener à l’aéroport à la place. En effet, nous y avons rendez-vous à 9h pour le briefing du vol au-dessus de la Grande Barrière de Corail.

Pas grand monde chez mini cars. On attend notre tour pendant que débarquent des écoliers en uniforme venant acheter des sodas les uns après les autres. On trouve ça plutôt curieux : aller dans une agence de location de voitures pour acheter des sodas… Il ne semble y avoir qu’un responsable ici et on doute qu’il puisse se permettre de laisser la boutique en plan pour nous emmener où que ce soit. C’est effectivement ce qu’il nous confirmera : si on veut être déposé quelque part, il va falloir attendre 9h, ou prendre un taxi. Va pour le taxi ! Il se charge d’en appeler un pendant que nous remettons un peu d’ordre dans nos affaires. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, le taxi se gare devant l’entrée : en plus on connait bien le chauffeur, c’est le docteur de la croisière s’amuse ! À moins que ce soit le commandant… Enfin bref, ce dont nous sommes sûrs, c’est qu’il a le même costume qu’eux. Il conduit une sorte de break dont les sièges sont plastifiés. Il ne mettra que 13,5$ pour nous conduire à la « general aviation ». Au fond de nous, on trouve le temps pourri et on se demande bien si nous ne sommes pas en train de perdre de l’argent avec ce vol. D’un autre côté, il est fort possible que le temps soit dégagé au large, un classique dans les environs à ce qu’on s’est laissé dire.

On entre dans le bâtiment. Personne à la réception, mais une petite feuille A4 (et non au format letter si cher aux américains) nous indique la procédure à suivre : monter dans les bureaux administratifs. Nous montons donc. À l’entrée du couloir, une nouvelle feuille A4 nous signale une petite sonnette : il faut appuyer dessus pour faire venir quelqu’un. C’est le même principe qu’à la réception des hôtels quand personne n’est là pour vous recevoir. Un grand blond à l’allure nordique débarque. Il nous explique qu’étant donnée la météo, il doit annuler le vol de ce matin. Il a bien tenté de nous prévenir à Dreamtime mais nous étions déjà partis. Il nous propose de revenir dans l’après midi, au cas où le ciel se dégage. On se regarde avec Sylvain, soulagés d’un certain côté de ne pas payer un vol pour ne rien voir (comme c’est eux qui rompent le contrat, ils remboursent l’acompte), mais aussi un peu contrariés d’avoir fait un premier aller-retour pour rien, et de devoir en risquer un deuxième. Sans trop réfléchir, j’explique à notre ami pourquoi nous faisons cette tête. On lui dit tant pis pour le vol de l’après-midi (surtout que l’on doit être à l’aéroport à 16h pour le vol vers Sydney et que la météo semble bien installée). Je lui demande à tout hasard s’il ne connait pas un moyen de rentrer à moindre frais, ou au moins comment aller à l’aéroport faire le check-in du vol pour Sydney (la general aviation est de l’autre côté de l’aéroport civil par rapport aux pistes). Il n’a pas l’air très coopératif (après tout ce n’est pas vraiment son problème), mais nous demande de l’attendre dans la salle d’attente pendant qu’il se renseigne.

Une jeune femme se trouve déjà dans la salle. Elle a une sorte d’uniforme qui me fait penser à ceux de l’aéronavale. Sylvain pense que c’est peut-être une « flying doctor » et on se dit qu’on va l’interviewer pour en savoir plus à ce sujet. Je m’approche d’elle et lui demande si je peux interrompre sa lecture quelques minutes. Elle lève la tête et me fait signe que oui. Je vais droit au but : « vous faites quoi ce soir ? » euh pardon « Are you a flying doctor? ». Elle me répond que non (sur son uniforme, on peut lire « funeral service » et il nous semble distinguer les initiales « RF » pour – peut-être – « Royal Flying », mais elle n’en parlera pas). Elle nous coupe un peu court là. Alors je lui dis que c’est dommage car nous voulions en savoir plus sur cette organisation. Elle nous explique que pour pouvoir venir en aide au plus vite aux personnes en difficulté dans l’outback, plusieurs petites pistes y ont été construites. Les médecins n’ont plus qu’à prendre un petit avion et à se poser sur la piste la plus proche du lieu de l’intervention. D’ailleurs, le bâtiment des « flying doctors » de Cairns est juste à côté d’ici et peut-être qu’on peut demander à le visiter. Cela nous semble un bon plan B.

Le grand blond revient enfin. Il va droit au but et nous explique qu’il peut nous ramener lui même à Dreamtime ce matin, et qu’il peut revenir nous y chercher dans l’après midi si jamais le temps se dégage. Dans ce cas, il nous conduirait aussi à l’aéroport pour notre vol de ce soir. Tout ce que nous avons à faire, c’est l’appeler quand la météo nous semblera bonne et que l’on sera prêt à survoler la grande barrière. Incroyable ! On accepte immédiatement, avec les milles remerciements qui s’imposent. On grimpe dans sa voiture : il a une boite manuelle et on découvre que la position des rapports n’est pas inversée par rapport à chez nous.

Le Melt Café.

Le Melt Café.

Retour au Dreamtime. On par tuer le temps en ville. Je veux acheter un lycra souvenir pour faire du surf (et surtout parce que c’est très pratique pour les matchs d’ultimate sous la pluie) et retourner au Cairns Diving Center remplir le formulaire de satisfaction comme j’avais promis de le faire à Karissa. On trouve une petite peluche de kangourou et on en profite pour faire la photo de Christophe (le vainqueur du deuxième quizz). C’est marrant, tous les magasins de souvenirs sont tenus pas des asiatiques et ce sont aussi eux qui ouvrent le plus tard le soir. On rentre au Dreamtime boire un coup, puis manger au Melt.

Repos au Dreamtime.

Repos au Dreamtime.

Il est bientôt temps de dire au-revoir à tout le monde. On a un peu de regrets car tout le monde était très sympathique et on s’y sentait vraiment bien. Je leur promet que je ne laisserai personne de mon entourage venir sur Cairns sans manger au moins une fois chez eux. Sylvain leur laisse notre carte d’accès à internet. Il y reste une vingtaine de minutes et le cuisto est carrément ravi de pouvoir en profiter. C’est vrai qu’Internet semble très peu développé ici et semble coûter assez cher par rapport aux offres françaises.

Pendant tout ce temps, la lumière s’est faite plus violente dehors, et on commence à distinguer des ombres bien marquées. On lève la tête et c’est incroyable : plusieurs trous dans les nuages laissent voir un joli ciel bleu tout à fait engageant pour un survol de la grande barrière de corail. La chance nous sourit à nouveau. Je vais donc appeler et notre ami de la « general aviation » arrive quelque minutes plus tard. Cette fois il est habillé en pilote et c’est d’ailleurs lui qui va nous faire voler. Il est 14h10. Sur la route, on le remercie de nouveau. Il nous dit qu’il travaille pour cette compagnie depuis trois ans et que ça lui plait beaucoup de contribuer à l’émerveillement des touristes. Il pense qu’il n’est pas impossible qu’on aperçoive des animaux marins (notamment des raies manta). Sur place, ça ne traîne pas. Il nous montre comment utiliser les gilets de sauvetage (à ne pas gonfler tant qu’on est dans l’avion sinon on ne pourra plus sortir). Ces derniers sont fixés autour de nos tailles pendant tout le vol. Il faut dire que nous allons voler à environ 350 m d’altitude et qu’il vaut mieux être prêts à l’avance en cas de pépin. On se dirige vers l’avion. À bord, une fenêtre est ouverte pour pouvoir filmer et prendre des photos sans être gênés par les vitres.

En vol au dessus de la grande barrière de corail.

En vol au dessus de la grande barrière de corail.


La grande barrière de corail.

La grande barrière de corail.

Le décollage change un peu des derniers. Disons que la vitesse et la stabilité de l’engin ne sont pas les mêmes que pour un avion de ligne… C’est parti, on survole aussitôt l’océan pacifique (l’aéroport est situé en bord de mer). La grande barrière de corail, structure vivante de plus de 2 000 km de long, visible de l’espace, est située à 40 km environ de la côte.

Une île posée sur un récif coralien.

Une île posée sur un récif coralien.


On survole d’abord Green Island, très jolie vue du ciel. L’île corallienne, verte comme on pouvait s’en douter, est couverte de forêt tropicale et entourée d’eau peu profonde ayant plusieurs nuances de bleu et de vert. On la dépasse, ainsi que de nombreux bateaux (c’est impressionnant comme ces trucs là sont lents), le chenal qui nous a permis de rentrer avec le Kangaroo Explorer, et en un clin d’œil, on est sur la grande barrière…

La grande barrière de corail.

La grande barrière de corail.


Un bateau de plongeurs.

Un bateau de plongeurs.

La décrire est encore une fois une tâche très difficile. On ne le fera donc pas. Les nuances vont du bleu le plus profond au vert le plus clair, en une infinité de variations subtiles. Tout ce que l’on peut voir, à part quelques minuscules affleurements sableux, est en dessous de l’eau. Juste en dessous. C’est magique. C’est splendide. C’est indescriptible. Une chose est sûre : c’est à voir au moins une fois dans sa vie.

Toujours la grande barrière de corail.

Toujours la grande barrière de corail.


La grande barrière de corail.

La grande barrière de corail.

Rien d’autre ne ressemble sur Terre à ce spectacle. On ne peut voir ça qu’ici. On survole un ilot en forme de cœur, un grand requin marteau, une tortue. Les animaux sont incroyablement visibles sur le fond vert clair. Des voiliers sont accostés de ci de là. On mange tout des yeux sans jamais être rassasiés.

La grande barrière de corail.

La grande barrière de corail.


L'avion avec lequel nous avons survolé la grande barrière.

L’avion avec lequel nous avons survolé la grande barrière.

L’heure de vol passe en un rien de temps et il est déjà temps de rentrer. On survole un peu la ville et les montagnes alentours. L’atterrissage est surprenant : on a l’impression d’arriver beaucoup trop tôt sur la piste, mais non, c’est bon. Notre pilote nous donne une photo chacun, et il nous dépose avec nos bagages au terminal domestique de Virgin Blue. On lui donne 20 dollars de pourboire, pour le remercier de tout ce qu’il a fait pour nous.

À l’aéroport, le check-in est très rapide, on est maintenant des pros. Dans la salle d’attente, on branche le PC pour regarder les photos et on revient sur Terre petit à petit. Voilà. La grande barrière de corail : c’est fait. Uluru : c’est fait. La forêt tropicale : c’est fait. Le bush australien : c’est fait. Le grand canyon : c’est fait. Monument Valley : c’est fait… Hum. Désolés. On est trop heureux.

La météo semble bonne sur Sydney (ici c’est encore assez couvert malgré tout). On est déjà au départ d’un nouveau voyage. On embarque dans l’avion. La compagnie semble être on ne peut plus détendue. C’est la première fois qu’on décolle avec du rock dans les hauts-parleurs de l’avion, et avec des instructions de sécurité teintées d’humour qui passeraient mal pour beaucoup de monde : « sur votre gilet, vous trouverez un sifflet qui vous permettra d’appeler les sirènes et de vous occuper avec en attendant qu’on vous repêche », « il est interdit de fumer et si vous le faites, même dans les toilettes, on vous jettera par dessus bord ».

Le vol se passe bien mais, bas prix du billet oblige, tout est payant à bord, même le verre d’eau. Notre vol a une durée prévue de 4h (décollage à 17h40, arrivée à 21h40) et au bout de 2h30, l’avion perd de l’altitude. C’est très sensible : les moteurs ralentissent, les oreilles se bouchent. On se dit qu’il doit changer de couloir mais on n’a jamais vécu ça et on est peu rassuré. Cela ne semble toutefois pas inquiéter les hôtesses qui sont hilares depuis le début du vol. Il y aurait un produit dans la clim’ ? On continue à descendre et on s’inquiète franchement. On appelle l’hôtesse qui nous dit qu’on est entrain d’atterrir !!! En fait, le vol ne dure pas 4h mais 3. Il y a une heure de décalage horaire entre Cairns et Sydney, alors que les deux villes sont sensiblement à la même longitude !!! Étonnant…

À l’arrivée, JB nous attend. Il fait évidemment nuit. On récupère nos bagages, on saute dans le train qui nous emmène au centre ville, au point névralgique de tous les moyens de transport : circular quay. On y trouve le train donc, mais aussi les bus, et les ferrys. Et c’est donc au dernier moment qu’on tourne notre tête pour regarder par la fenêtre et qu’on aperçoit… le mythique opéra et le non moins mythique harbour bridge, tous deux à quelques centaines de mètres de nous. Vision incroyable : on est au cœur d’une carte postale.

On prend le ferry en direction de Manly, à une demie-heure d’ici. Le ferry est presque le métro de la ville tant les gens l’utilisent quotidiennement. Il existe au moins 5 lignes. On quitte le quai et on traverse notre carte postale : le bateau passe exactement entre les deux bâtiments, puis on les embrasse à nouveau du regard au fur et à mesure qu’on s’éloigne.

Arrivés à Manly, on se retrouve un peu comme à Berkeley. Le décor y est, des côtes parfois assez raides, des feux pour piétons qui chantent comme des oiseaux, une petite activité dans ce lieu de tourisme et de plage. On arrive à la maison assez fatigués, il est environ 23h. Bise à Laure qui nous attendait, on mange, on discute et on s’écroule.

6 commentaires pour “La Grande Barrière de Corail”

  1. Commentaire de Cyrielle:

    Merci à vous deux pour cette magnifique carte (et pourtant niveau carte postale, je suis très difficile !!! Mdr)

    Encore merci, à bientôt.

  2. Commentaire de Yobe:

    Tu l’as déjà reçue ! Je suis très impressionné. J’en déduis qu’une carte qui part du milieu de l’Australie met déjà un certain temps à rejoindre un centre de tri digne de ce nom. En effet, les cartes parties de Katherine ont mis une dizaine de jours à rejoindre la France tandis que la tienne (partie de Sydney) n’en a mis que quatre.
    Je suis content qu’elle te plaise.

  3. Commentaire de Cyrielle:

    N’oublie pas que tu lui avais donné de l’élan en la jetant dans la boîte aux lettres !!! Mdr
    C’est sûrement dû à cela non ?

  4. Commentaire de Sly:

    Petit coucou à tous… depuis la France. La rentrée fut sportive, retards d’avions, bagages restés en plan à Londres quand j’étais à Paris (ils devraient m’être livrés en Chronopost demain matin), course à pied dans le terminal 4 d’Heathrow, brouillard à couper au couteau à l’arrivée à Paris, plantage des douanes, bref… Je suis arrivé à Reims, chez moi, à 13h02 pour un cours à 13h30. J’ai réussi !! Je suis en cours actuellement (l’avantage des TPs en autonomie :p), un peu à l’ouest, mais bon je pense avoir bien géré mon rattrapage de décalage horaire et suis moins mort que ce que je pensais… Bon, j’avoue le choc est rude, mais les feuilles commencent à pousser aux arbres en ce moment, et c’est déjà ça ! :p:p:p

  5. Commentaire de Yobe:

    J’espère que mon retour sera moins mouvementé. Ce matin je vais faire encore un peu de surf et puis avion. snif.

    Désolé pour le blog, je n’ai pas eu beaucoup plus de temps que quand tu étais là.

  6. Commentaire de Maman:

    Je viens de terminer ma lecture et je tiens à vous dire un grand merci à tous les 2 de nous avoir fait partager votre voyage avec vos récits précis, imagés et teintés d’humour. En plus maintenant on sait qu’on est attendu à Cairns pour manger 🙂 Très heureuse également que votre voyage ait été à la hauteur de vos rêves.
    On vient de recevoir la carte de Sydney et on en profite également pour fait un petit coucou à Laure et JB.