From Katherine to Tennant Creek, NT

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Un petit road train.

Un petit road train.

Voici une double mise à jour depuis Alice Springs, le 3 mars vers 10h45. Il fait grand soleil. N’hésitez vraiment pas à mettre des commentaires, ils nous font très plaisir et sont notre seul contact avec la maison. On y répond à la suite à chaque fois qu’on peut. Allons-y pour la journée du 1er mars.

Réveil à 7h. L’étape du jour est la plus longue que nous aurons à faire en voiture. Plus de 600 kilomètres à couvrir pour rejoindre la ville de Tennant Creek. On file tout d’abord au supermarché acheter de quoi manger pour la route et surtout de quoi boire. Nous sommes seuls dans le magasin et nous découvrons avec surprise les nombreux chocolats de pâques disposés près des caisses. Les australiens ont vraiment une culture proche de la nôtre, et cela se voit également par les marques proposées (Ferrero rocher, Nutella, Nestlé, Lindt,…). Par contre, la musique d’ambiance country nous parait plus en adéquation avec le lieu. À la caisse, un arrondi est systématiquement pratiqué sur les prix : en ce qui nous concerne, il est à notre désavantage et nous devons payer 2 cents supplémentaires. Cela aurait été inacceptable en France, voire même interdit par la loi.

La voiture chargée, on rejoint la stuart highway, indiquée comme étant une autoroute sur la carte et sur laquelle nous avons roulé pour parvenir jusqu’ici. La route est une simple deux voies, de la taille d’une de nos nationales non dédoublées, mais néanmoins limitée à 130 km/h quasiment tout du long. Mataranka, la prochaine ville, se situe à environ 110 km de là et on y arrive en 55 minutes ce qui veut dire qu’on a une très bonne moyenne. Cela n’a rien d’étonnant puisque nous avons compté seulement 19 voitures et 2 road trains dans le sens opposé, tandis que nous sommes restés désespérément seuls dans notre sens de circulation.

Sylvain, au milieu de l'autoroute.

Sylvain, au milieu de l’autoroute.

D’ailleurs il suffit de regarder cette photo en se disant que Sylvain est au milieu de l’autoroute. Comme les routes de Kakadu, l’autoroute n’échappe pas aux floodways, ces zones inondables en cas de forte pluie. On remarque également que la plupart des conducteurs que nous croisons nous saluent de la main. On leur répond donc et cela nous amuse pendant un certain temps, en venant même à pester contre ceux qui ne le font pas.

Mataranka est une ville formidable, avec beaucoup de choses à voir. C’est le premier signe de civilisation depuis Katherine, et il s’agit en fait d’une simple rue avec quelques baraquements, une station service, et une place. Il y a environ 600 habitants. Là aussi il y a des aborigènes partout, dont une femme en chaise roulante (encore une). Quelqu’un conduit une vieille voiture couinante et rouge de terre, rafistolée avec des bouts de cordes ! Plusieurs dizaines de kilomètres plus loin, nous traversons ce qui nous semble être des feuilles mortes sur la route. Le vent provoqué par la voiture semble les soulever, mais nous comprenons vite qu’il s’agit d’insectes perturbés par notre passage. En fait, nous profitons d’un arrêt à ce qui était annoncé comme un point photo pour constater qu’il s’agit d’énormes criquets (ou sauterelles) dont plusieurs se sont encastrées dans la grille du radiateur de la voiture. C’est tellement impressionnant qu’on en délaisse complètement ce pourquoi nous nous étions arrêtés (c’était un vieux poteau télégraphique, on ne nous y reprendra pas deux fois).

Les criquets.

Les criquets.

On continue de croiser des termitières sur les centaines de kilomètres que nous parcourons aujourd’hui. La terre est toujours aussi rouge, et la végétation la laisse voir de plus en plus. Il faut dire que nous nous rapprochons lentement du désert de Tanami et que le décor n’a plus rien à voir avec les forêts luxuriantes que nous avions vu les jours précédents. Les arbres ont des feuilles beaucoup plus petites et sont globalement plus clairsemés. L’herbe est plus sèche également. Après avoir traversée une seconde nuée de criquets (beaucoup plus impressionnante pour le coup), nous arrivons à Daly Waters, qui se situe à peu près à mi-chemin entre Katherine et Tennant Creek. Ce village est connu pour son pub, où sont exposés les souvenirs laissés par plusieurs décennies de tourisme.

Le pub de Daly Waters.

Le pub de Daly Waters.

On trouve de tout sur les murs: des sous-vêtements dédicacés, des cartes de bus, des photocopies de papiers officiels, des écussons de police, des devises étrangères… même la radiographie d’un torse ! Nous sommes un peu déçus de voir sur place plusieurs touristes sortis d’un même bus. Heureusement ils sont sur le point de s’en aller et nous resterons seuls environ 1h30. Le côté pittoresque des lieux nous conduit à nous offrir une petite bière.

La première bière du séjour au pub de Daly Waters.

La première bière du séjour au pub de Daly Waters.

Les verres sont stockés au frigo. Malin. On en profite pour faire une partie de billard. Ici tout est prétexte à la rigolade (« Credit given to women over 80 accompanied by their mother ») et il n’y a pas une seule information qui soit donnée de façon à peu près sérieuse. Le menu n’y échappe pas : le nom de chaque plat est écrit en remplaçant des syllabes par des mots à la sonorité approchante (« Amm Buggers », « Te & Koffy », « We don’t serve women »). On décide de manger là et on commande une assiette de frites et deux hamburgers énormes. Yohann laisse un frisbee sur lequel il a écrit l’adresse de ce blog, Sylvain une carte d’assurance européenne presque expirée. Tout est tellement surchargé que nous avons du mal à trouver où les mettre. Nous quittons les lieux, il nous reste encore la moitié du chemin à parcourir.

La cérémonie d'abandon du frisbee.

La cérémonie d’abandon du frisbee.

Comme le pub gère également une station service à la mode 70 (avec un vieil hélicoptère désossé qui traîne à côté), nous décidons d’y refaire le plein. Il faut abaisser un levier pour amorcer la pompe. On ne prend que 25 litres, ce qui nous coûte environ 38$. La caisse du pub est trop loin pour distinguer le prix affiché par la pompe et il n’y a évidement aucun système informatique pour faire le travail. Il faut nous même annoncer le prix. Malheureusement, Yohann garde en tête le nombre de litres, arnaquant involontairement le pub de 13 $.

La Stuart highway.

La Stuart highway.

On repart. La température extérieure grimpe rapidement. D’ailleurs, on a enfin retrouvé le soleil, et un ciel bleu parsemé de petits nuages bien blancs très photogéniques. On croise trois cadavres de vaches sur la route quasiment coup sur coup.

Le bas-côté de la Stuart.

Le bas-côté de la Stuart.


Nos ombres sont sympas non ?

Nos ombres sont sympas non ?

On arrive enfin à Tennant Creek. L’auberge de jeunesse contraste fortement avec celle que nous avons quitté ce matin. Elle s’appelle « VIP backpackers » mais ça doit être ironique. D’ailleurs, la « deluxe suite » que nous avons réservée doit avoir été nommée dans le même état d’esprit : une sorte de cellule de prison de 3 m par 2, sans fenêtre, ou plutôt si, avec une toute petite fenêtre de verre dépoli et avec des barreaux. La « deluxe suite » est équipée avec simplement deux lits et un petit frigo sur lequel est posée une télé. Bien que l’entrée de l’auberge se vante de ses chambres climatisées, la nôtre n’a que deux ventilateurs. La piscine a une joli couleur verte. Quand on met la main dedans, on se rend compte que c’est un peu gluant, ça doit être les algues.

Le VIP backpackers.

Le VIP backpackers.


Le VIP backpackers, toujours.

Le VIP backpackers, toujours.

On ne se laisse pas démonter pour autant. Il y a un barbecue et la perspective de se faire griller quelques saucisses nous met en appétit. Pas de chance là non plus, le gérant des lieux (pas tout jeune) nous explique avec un accent à couper au couteau (c’est l’accent local apparemment mais ici on ne comprend absolument personne) qu’il n’y a plus de gaz jusqu’à nouvel ordre.

Ici, à part nous, un japonais, un australien et deux copines à lui, il n’y a que des backpackers qui ont dû laisser tomber le sac dans le coin il y a quelques dizaines d’années. On se sent jeunes à côté d’eux. On se demande si on n’est pas tombés dans une gargote pour SDF. Ils ont un accent impossible à comprendre, (parfois un mot passe mais c’est rare). Ils semblent passer leur journée à l’ombre (il y fait pourtant 40°C) sans faire autre chose qu’attendre que le temps passe, seulement agrémenté par les cris des nombreux perroquets et aras en cage, certainement la passion du patron.

La mort dans l’âme, on se met en quête d’un endroit frais où passer la soirée. Là encore, nouvelle déception : tout ici ferme à 17h. Tout sauf un pub, encore, ou nous nous installons un peu plus d’une heure. On rédige un peu le blog en savourant une nouvelle bière bien fraîche; la deuxième du séjour. Au moment de sortir, le ciel est bien dégagé et le soleil est sur le point de se coucher. Nous reprenons donc la voiture à la recherche d’un paysage qui se prêterait à un joli coucher de soleil. Là encore, nous sommes un peu en retard et on se rabat sur une petite zone vallonnée que l’on avait repérée à l’entrée de la ville. Le soleil se couche très vite et nous ne ferons pas tant de photos que cela. Yohann s’allonge un peu par terre pour voir les étoiles qui apparaissent les unes après les autres. On reconnait Orion, la tête en bas, et cela nous permet de constater la portion de ciel qui nous est encore inconnue.

Le soleil se couche sur la Stuart highway.

Le soleil se couche sur la Stuart highway.


La croix du sud.

La croix du sud.

La nuit n’est pas encore complètement tombée et nous décidons d’abandonner quelques instants les étoiles pour aller manger. À part le pub de tout à l’heure, pas grand chose d’ouvert. Sylvain remarque le restaurant d’un motel. Renseignements pris, il est en train de fermer, mais la cuisto accepte de garder les cuisines ouvertes un peu plus longtemps pour nous. Nous sommes seuls et dégustons du poulet pané (décidément, c’est le plat du coin) gratiné recouvert de sauce à l’avocat pour sylvain et à la tomate pour Yohann, le tout accompagné de la troisième bière du séjour. Après avoir longuement remercié le personnel pour leur gentillesse, nous retournons à notre point d’observation. La température a bien baissé (mais reste encore largement au-dessus des 20°C). C’est typique des déserts. On réussi à localiser la croix du sud, la fameuse constellation représentée sur le drapeau Australien. On la prend en photo, et le décor qui nous entoure. En effet, la Lune est presque pleine et elle nous éclaire bien. Une pose de 30 secondes fait apparaître les alentours avec une lumière bizarre que l’on peut voir sur la photo ci-contre. Puis rentrons nous coucher sans demander notre reste.

Photo à la lumière de la Lune.

Photo à la lumière de la Lune.

Kilométrage: 1662km.

1 commentaire pour “From Katherine to Tennant Creek, NT”

  1. Commentaire de Maman:

    Vous avez une petite bière ? 🙂