Kakadu

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La végétation autour du motel.

La végétation autour du motel.

Après une nuit réparatrice, on se lève vers 7h00 et on déjeune à l’extérieur de la chambre du motel. Il ne fait pas encore trop chaud, la végétation est luxuriante et au bout du motel, il y a comme il se doit en Australie un barbecue à disposition pour les clients.

Réveil au motel.

Réveil au motel.

On fait les sacs et on va à la station essence de Pine Creek. Pendant que Yohann s’occupe du plein, je fais quelques images. Je prends une vieille éolienne de western en photo tandis qu’un aussie (surnom pour australien) typique du coin m’interpelle en souriant et me dit (accent très pointu et aïgu, le tout en moins d’une seconde) : « Yé meén, wan’aték’é’pic’tcheu’? ». Je lui fais « Yeah! », je rigole, il rigole et poursuit son chemin. Je n’ai rien compris à ce qu’il m’a dit… Bon en fait si un peu, il semble qu’il m’ait dit « Diantre jeune homme, désirez vous immortaliser ma présence ? ». Passons. On achète de l’anti-moustique à la station essence (ça peut servir dans le coin), on s’arrête à la sortie du village pour prendre quelques images d’une sorte de petit musée de la mine, puis on prend la route pour le Kakadu National Park.

L'éolienne de Pine Creek.

L’éolienne de Pine Creek.

L'ancienne mine de Pine Creek.

L’ancienne mine de Pine Creek.

La pluie arrive avant même qu’on entre dans le parc. Le parc national de Kakadu est le plus grand d’Australie. Il fait 200 km sur 100 environ, et est majoritairement tropical. Il y a ici énormément d’espèces d’oiseaux, pas mal de crocodiles également, et quelques chutes d’eau. La saison des pluies n’est pas la saison idéale pour le visiter, et on va bientôt s’en apercevoir.

Bukbukluk, à prononcer comme ça s'écrit.

Bukbukluk, à prononcer comme ça s’écrit.

Mary Rover road house.

Mary Rover road house.

Nous approchons de l’entrée du parc et de la petite ville qui y est implantée : Mary River Road House. En fait de ville, nous nous trouvons devant une unique maison à toit de tôle, sur lequel est écrit « Mary River Road House ».
On comprend mieux le house. Cette baraque fait office de bureau d’informations touristiques, de station essence, de restaurant et de motel. On est les premiers clients de la journée (il est 10 heures environ). Il pleut à verse, on entre pour poser quelques questions. On y apprend qu’environ 90% des routes sont fermées pour cause de pluie. On demande au type s’il sait quelque chose à propos du temps : « How about the weather? ». Sa réponse : « It’s rainy… » Oui on avait remarqué… On voulait dire « et ça risque de faire beau ou bien il va pleuvoir toute la journée ? » La subtilité a dû lui échapper et c’est nous qui passons pour des imbéciles.

Bon, la route principale du parc reste ouverte, on la prend et en rentre dans Kakadu. Quelques minutes plus tard, on arrive à un bureau des rangers où on est sensés trouver de l’information. On est seuls sur le parking (on commence à être habitués). On rentre, on attend 10 minutes tous seuls, puis on ressort sans jamais avoir vu personne.

On continue sur la route. Comme le parc est grand, on a pas mal de kilomètres à faire. Des oiseaux s’envolent devant nous. Ils nous font rire car avant de décoller (au dernier moment), ils baissent la tête comme s’ils allaient prendre de l’élan. Dans l’ensemble, les oiseaux sont assez colorés et ressemblent assez à ce qu’on s’imagine d’un oiseau tropical. On croise la piste qui va au fameuses « Jim Jim Billabongs », prononcez avec un ton rebondissant, mais cette dernière est fermée parce qu’elle est en grande partie inondée.

On avance jusqu’au Cooinda Lodge où on peut réserver des places pour faire un tour de bateau sur les Yellow Waters. On voit des panneaux qui indiquent « boat tour this way » donc on y va. Il faut traverser tout le lodge, un ensemble de bungalows chicos assez étendu. On tombe enfin sur une sorte d’embarcadère au bout duquel il n’y a qu’un gamin aborigène qui pêche juste à côté d’une pancarte « attention crocodiles ». On en voit souvent des pancartes « attention crocodiles » mais on ne les a pas encore croisés, sauf à la ferme aux crocodiles bien entendu. Cela étant, ils sont capables de bien se planquer. On s’adresse au gamin, qui ne daigne même pas se retourner pour nous parler. On essaye de discuter un peu. Les réponses vont du « Yeah » au « No ». On n’aura pas de phrases plus complexes… On comprend tout de même qu’on ne peut pas prendre de tickets ici, on retourne donc à l’entrée du Lodge, où existe un petit magasin. On y achète les tickets pour le tour de 13h30. Il est 11h45. On va donc chercher de quoi manger dans la voiture, et on s’installe sur une table avec bancs, sous un ventilateur, à l’extérieur. Il s’est arrêté de pleuvoir et il fait chaud (de toutes façons ici, quand il pleut, il fait juste un peu moins chaud). On sort le PC et on rédige le blog, tout en avalant un repas équilibré fait de chips et d’une glace (oui c’est équilibré : il y a du sucré et du salé. Et en plus on boit de l’eau alors hein ?! Non mais…).

Demi-tour dans un floodway.

Demi-tour dans un floodway.

Le temps passe vite et il est déjà l’heure de prendre le bateau. Nous qui pensions être seuls dans le coin voyons sortir des bungalows des touristes qui s’étaient cachés. On se retrouve donc avec un bateau presque complet notamment d’allemands. C’est fou : où que l’on aille dans le monde, on trouve des Allemands…
Le tour d’une heure trente démarre et on peut dire que nous sommes globalement assez déçus. En effet, tout d’abord les commentaires sont inaudibles. Ensuite tous les guides vantent le tour en bateau de Yellow Water mais il semble que cela ne vaille le coup qu’en saison sèche.

Les yellow waters.

Les yellow waters.

Le niveau de l’eau est trop haut (c’est ce que nous a dit un guide français aujourd’hui à Nitmiluk, et oui vous avez un jour de retard sur nos aventures) pour qu’il y ait suffisamment d’animaux. Les crocodiles peuvent aller découvrir de nouveaux territoires alors qu’en saison sèche, ils se concentrent le long de la rivière (d’ailleurs le guide français nous a dit qu’en octobre il en avait vu une quinzaine).

La fleur de nénuphar des yellow waters.

La fleur de nénuphar des yellow waters.

En tout cas, nous n’en verrons pas un aujourd’hui, et également peu d’oiseaux. Le coin est même étrangement silencieux par rapport à certains endroits où on a pu passer récemment. De plus, rien n’est en fleur, les étranges racines de la mangrove sont submergées, donc invisibles, et on n’a donc au final pas grand chose à se mettre sous la dent. La pauvre guide cherche absolument à nous montrer des trucs. Ça en devient pitoyable quand elle fait faire un détour pour aller voir l’unique nénuphar en fleur actuellement.

La partie immergée de la mangrove.

La partie immergée de la mangrove.

Un oiseau coloré.

Un oiseau coloré.

On est quand même des aventuriers car on a vu LA fleur de nénuphar, et on a même pu la photographier de près, comme quoi on n’a pas peur. Enfin tout ça pour dire que on est pour le moins déçus, même si les paysages sont quand même sympas. D’ailleurs on en veut un peu à nos guides (le petit futé et le Lonely Planet) car ils vantent pas mal de chose sans semble-t-il être venus à la saison humide, et sans le préciser. Anecdote amusante toutefois lors de cette croisière, on est passés devant le départ normal des bateaux, qui est complètement submergé à cette époque. Enfin, nous rentrons au bout d’une visite qui nous a, au final, paru longue, sous une pluie assez forte.

Parfois, il pleuvait même d'en bas.

Parfois, il pleuvait même d’en bas.

On reprend la voiture et on se dirige vers Mirrai Lookout. La pluie se calme un peu, et on arrive sur place après une quinzaine de kilomètres. La pluie est faible, il faut marcher 800 mètres afin d’arriver au point de vue. On enfile les ponchos et c’est parti pour une montée dans une forêt assez primaire. Le sentier est joliment taillé dans les roches locales et agréable, mais la pluie s’intensifie. On arrive enfin en haut où on trouve, ô miracle, un promontoire en bois assez gros et couvert. De là, on a une vue magnifique sur tous les environs, et notamment de très belles falaises qui délimitent les terres d’Arnhem (non non, on n’est pas dans le seigneur des anneaux)… Sauf que… sauf que on est en plein dans un nuage qui n’en finit pas, la pluie tombe dru, et notre visibilité se limite à 25 mètres…

La cabane de Mirrai lookout.

La cabane de Mirrai lookout.

Oh le beau dingo !

Oh le beau dingo !

On attend quand même 20 minutes car, c’est bien connu, sous les tropiques, le temps change très vite… Sauf ici… 20 minutes après donc, on redescend en ayant quand même eu la chance de voir un dingo passer sous nos pieds sans nous voir. Malheureusement, on n’a pas eu le temps de dégainer les appareils photos qu’il était déjà parti. On redescend donc et ce qui était un sentier de randonnée pour la montée est devenu le lit d’un petit torrent, fort sympathique au demeurant, mais moyennement mouillant pour nos petits petans (fallait que ça rime). On essaye de monter dans la voiture le plus vite possible afin de ne pas la transformer en piscine. C’est peine perdue : à peine entrouverte, la porte laisse rentrer des trombes d’eau. On est trempés de la tête aux pieds, malgré les ponchos qui ont pourtant bien limité les dégâts.

On prend la route pour notre prochaine étape, Katherine, à 230 km de là. En définitive, on est assez déçus par le parc vanté par tous les guides et gens qu’on rencontre. On a plus l’impression d’un paysage monotone qui est toujours le même au long des 100 km de route encore plus monotone (avec une voiture croisée tous les 20 km) que l’on a pu parcourir dans ses terres. On a eu l’impression d’un terrain plat à perte de vue alors qu’il y a en fait pas mal de relief. Bref, s’il doit être très joli, ce n’est certainement pas en cette saison. Litchfield est moins « coté » mais on l’a largement préféré. Cela étant, cette aventure sous la pluie nous a assez amusé ; ne boudons pas notre plaisir, on est peut-être devenus un peu trop exigeants.

Après 2h30 de route sous une pluie incessante, on arrive enfin à Katherine. La ville a une taille raisonnable (11 000 habitants, c’est la troisième plus grande ville des territoires du nord – d’une superficie supérieure à la France – après Darwin et Alice Springs) et dispose même du seul feu tricolore à son intersection principale. C’est d’ailleurs à cet endroit que nous devons tourner à droite selon les indications de l’hébergement de backpackers où nous espérons trouver de la place. La question est de savoir si c’est à droite dans notre sens ou dans l’autre. Yohann tente le coup d’un côté mais ce n’est visiblement pas le cas : la rue ne fait même pas 20 m, et aucun signe du Palm Court Backpackers. Il faut donc faire demi-tour. Il tourne donc la tête à droite, cherchant l’appuie-tête de l’autre siège pour s’y appuyer, et commence à réaliser que la visibilité est très mauvaise pour manœuvrer. C’est en fait tout à fait normal puisque le conducteur est à droite : c’est donc le mouvement inverse qu’il fallait réaliser ! De nouveau sur le bon chemin, on ne tarde pas à localiser l’hébergement et à nous y arrêter. Il est 19h30 et la réception est déjà fermée. Une feuille indique qu’on peut appeler un responsable jusqu’à 22h. Tout n’est pas perdu cependant car de la musique s’échappe de l’arrière-court et le responsable y est peut-être encore. Un certain Dan s’approche, il a une sorte de trou de 1,5 centimètre de diamètre dans l’oreille (encore un piercing qui fait mal). Il nous indique que seuls les dortoirs ont de la place et nous propose de nous ouvrir celui de 8 lits pour que l’on soit seuls. On s’empresse d’accepter.

Notre repas équilibré du midi nous laissant avec une petite faim, on décide de reprendre le volant pour nous rendre au Subway du coin manger un de leurs célèbres sandwichs. On choisit l’option « value meal » qui, pour 2,90 dollars supplémentaires, nous donne droit à une boisson et à un cookie. On rentre vers 21h pour rédiger la fin du blog, et bien que les effets du décalage horaire se soient déjà grandement atténués, on s’endort sur les coups de 23h. Kilométrage 870.

2 commentaires pour “Kakadu”

  1. Commentaire de alex:

    Salut la compagnie ^^
    C’est toujours un régal de vous lire et de pouvoir partager un peu votre excursion !
    J’attends les photos et les films avec impatience 😀
    Ce qui me rassure quelque part, c’est qu’ici dans le sud … des Ardennes, il fait aussi beau qu’en Australie (la chaleur en moins :s).

    ++ et bon « road trip » 🙂
    alex

  2. Commentaire de Sly:

    Hey !
    Merci du commentaire. Oh tu sais tu as raison, ici c’est presque comme les Ardennes… Presque…
    On attaque ce matin la 6e heure de rushes. Y’a matière à faire un film sympa, promis.
    See you man !