24 février 2007 – le vol
Malheureusement, on n’a pas pu mettre en ligne l’article précédent depuis Singapour. On rattrape donc notre retard en le publiant depuis Darwin. En cadeau, ce « petit » article.
L’aventure commence à l’aéroport Charles de Gaulle. Les bagages enregistrés, nous passons en zone internationale et avons une fâcheuse impression de déjà-vu. Mais oui, c’est ça, c’est bien lui, c’est le retour de notre ami Michou, que nous avions déjà croisé un 4 juillet à Sausalito (voir nos aventures précédentes). Cette fois, il nous revient plus dans le style Mitch Buchanon, genre star des années 80 sur le retour, très sure d’elle et pleine d’arrogance. Mais plutôt qu’un long discours, regardez la photo.
L’embarquement se fait. Mitchou est juste devant nous en 16A (nous sommes en 17A et 17B – touché), et à nos côtés (17C donc, suivez un peu) se trouve notre amie à usage unique du voyage. Elle a une bonne trentaine, elle nous vient de Nouvelle Calédonie et elle y retourne en passant par Bangkok. Non seulement elle est sympa, ce qui ne gâche rien, mais en plus elle nous a permis d’échapper à un très gros américain, comme on n’en rencontre que là haut et qui est par conséquent assis en 17D (coulé) et non 17C. On décolle à l’heure prévue (une bonne petite poussée de la mort cet A321), on a la chance de voir la tour Eiffel et un Paris resplendissant. À peine arrivés en haut, on nous distribue un « repas sandwich » qu’on qualifiera de minimaliste si on est polis. À ce propos, il n’y a pas que pour la nourriture que les anglais tiennent à leur réputation, l’uniforme de la British Airways est dans la digne lignée des trucs les plus ringards qui soient.
Ce qui est surprenant, c’est qu’on n’est qu’à 7000 m à peine et nous redescendons déjà. L’avion n’aura donc jamais atteint son altitude de croisière, et c’est bien normal : le trajet Paris-Londres fait 318 km, ce qui ne laisse pas le temps de grimper.
Arrivée à Londres (très jolie de nuit également), on se fait attraper par un groupe de touristes et on attend pour rien qu’on nous donne une carte d’embarquement qu’on a déjà. Vous suivez ? Non ? Ben nous non plus on n’a pas suivi… On croise tout de même dans ce groupe un vrai australien de l’Australie. Pour se représenter un australien typique, il faut imaginer un allemand (ou un nordique, à défaut prenez un belge ou un danois) qui parle plus souvent l’anglais que l’allemand.
À peine une heure sur place et nous repartons déjà, cette fois à bord d’un 747 de la Qantas (prononcez Qwantasse). L’avion est plein (396 personnes plus l’équipage). Le temps de décollage est très long par rapport à celui d’un A320 et l’accélération de l’avion est bien moins impressionnante. Faut dire que le bébé fait quand même plus de 70 m de long, et est un peu pataud. À tel point qu’on se demande si on ne va pas arriver en bout de piste sans avoir eu le temps de décoller !!!
On est partis pour plus de 12 heures de vol à destination de Singapour. Le bout de l’aile, en vol, est au-dessus de l’avion alors qu’au repos il est en dessous. La bête est flexible.
Le service à bord est très agréable, la Qantas fait de petits cadeaux (masque de nuit, tube de dentifrice jetable, chaussettes !!!!) et le système d’écrans LCD nous permet d’avoir à disposition de nombreux programmes. On regarde d’ailleurs Borat, le film. À conseiller (âmes sensibles s’abstenir).
Le vol se passe sans encombre à part quelques turbulences bien secouantes après la Turquie. Bien secouantes pour nous mais le commandant ne nous a même pas fait attacher les ceintures… Il doit être blasé. Tiens à propos de Turquie d’ailleurs, notre trajet nous étonne un peu : on a fait en gros Londres-Berlin-Minsk puis on bifurque enfin un peu vers le Sud, on passe au nord de la mer noire, puis on se dirige vers l’Afghanistan et l’Iran (on passe entre Téhéran et Kaboul !). On évite le Pakistan, on traverse donc l’Inde en longeant l’Hymalaya, puis on pointe enfin vers le sud, puis la Thaïlande, et nous arrivons à Singapour. L’arrivée sur la ville nous fait survoler de nombreux cargos et une multitude d’ilots, recouverts de palmiers.
Au sortir de l’avion, on passe par les classes affaires histoire de visiter (on n’est pas traités pareil) et nous sommes saisis par la chaleur moite qui règne dans le coin rien qu’en entrant dans la passerelle.
L’aéroport de Singapour (Changi is its name) est très propre et est classé comme étant le plus bel aéroport du monde. On a environ 3 heures à y passer, et, après les missions prioritaires (toilettes,transfert du vol, achat d’un adaptateur prises secteur) on le visite, ce qui est agréable. Les tapis roulants nous amusent (il y en a des kilomètres, avec autostart intégré). On va voir la piscine et l’hôtel qui est à côté (ce qui est surprenant : on dirait un comptoir d’embarquement. Ce n’est pas un bâtiment à part, l’hôtel « fait partie » de l’aéroport, et cet hôtel doit être duty-free puisqu’il est en zone internationale). On passe devant un bar où des touristes hagards et zombies, étourdis par le voyage et le décalage horaire, sont complètement indifférents à une chanteuse de piano bar et son pianiste, qui jouent de manière mécanique. Deux mondes transparents se juxtaposent sans jamais se voir. L’ambiance générale de l’aéroport donne un peu l’impression d’être à Las Vegas, le bruit des machines en moins : de la moquette épaisse partout, une voiture à gagner, de la soupe en fond musical, de belles fontaines et un décor luxuriant partout, …
On visite un jardin de cactus et c’est notre premier vrai contact avec le monde tropical. On passe devant un magasin « Délifrance » où la France n’est représentée que par l’enseigne. Ou alors il faut se faire à l’idée qu’en France, les boulangères vendent, en Tchador, des produits que nous n’avons jamais croisé en France (mais toujours avec des noms français accentués : feuilletés, crêpes, …). Les vendeuses des échoppes de parfum sont des clichés vivants des asiatiques classiques tels qu’on se les imagine (grandes robes échancrées sur le côté, bleues ou roses, …)Tout ça nous occupe et il est déjà l’heure d’embarquer pour notre dernier vol. Sur le trajet, on s’arrête pour tester des machines à masser les pieds. Ces trucs là sont sensés vous relaxer, et en fait ils vous font avoir peur des robots. Je ne sais pas si vous avez déjà eu l’occasion de mettre les pieds dans un hachoir. Nous non plus, mais on pense qu’après avoir vécu les relaxo-masso-pieds 3000, on sait ce que c’est. On présente notre ticket d’embarquement (plus proche d’un reçu de caisse que d’un billet digne de ce nom), on monte dans l’avion et c’est parti pour nos dernières 4h30 de vol (en attendant la semaine prochaine).
Dans l’avion, on voit des gens qui ont des têtes d’aborigènes. Ce sont les premiers mais certainement pas les derniers.Nous volons avec la Jetstar Asia, une filiale de la Qantas. Lorsqu’on voit le personnel naviguant, on se dit que la compagnie porte bien son nom. Les hôtesses ont dû être clonées. Une des copies vient demander dix volontaires sur les dix premières rangées. Pourquoi ? Pour aller s’installer à l’arrière, juste pour la phase de décollage. Tiens !!!!!!???!!? Notre voisin, un Yakusi singapourien, se porte volontaire. On apprendra par la suite qu’il connait la France, qu’il a fait en auto-stop en 69 quand il était jeune. Le vol se déroule sans encombre et on y fait notre première rencontre avec le ciel austral qui est très impressionnant au travers du hublot. En dessous de nous, au loin, des orages éclatent, allumant d’ailleurs à un endroit un incendie…
dimanche, 25 février 2007 à 11h10
C’est vraiment génial de pouvoir vous suivre ainsi… On a un peu l’impression d’y être&,nsp;!!!
Mdr. J’attends la suite avec impatience…
dimanche, 25 février 2007 à 16h03
Ça fait quand même un peu rêver…
Ceci étant dit chez nous soleil et beau temps comme chez vous !!! À 20°C près, mais là je pinaille…
dimanche, 25 février 2007 à 23h15
Il est 0 h 15 et je découvre avec beaucoup de plaisir vos premiers commentaires, forcément on aimerait bien y être aussi… En ce moment vous devez vous préparer à prendre la route du sud. J’ai déjà hâte de connaître la suite.
lundi, 26 février 2007 à 11h20
Ça fait plaisir de vous lire, on a vraiment l’impression d’être un peu avec vous, avec tous les petits détails qui mettent dans l’ambiance.
Je vous suivrai avec plaisir dans la suite de votre voyage…
Ça fait un rayon de soleil, ce qui n’est pas du luxe car le temps est pourri depuis 3 jours en France…
À bientôt !
lundi, 26 février 2007 à 22h21
Et bien voilà ! Vous avez compris pourquoi vous avez rencontré à l’arrivée des touristes à l’air de zombie et hagards ==> forcément ils avaient essayé le relaxo-thalasso-pieds 3000, car à vous voir sur les photos, je pense qu’au sortir du fichu truc vous deviez, vous aussi, avoir l »air hagard 🙂
Du coup je suppose que vous n’avez pas essayé la piscine !!
mercredi, 28 février 2007 à 5h47
Merci Nathalie pour ton commentaire. Nous aussi on pense beaucoup à vous. Vous ne pouvez pas imaginer à quel point on oublie vite l’hiver… On en est même à regretter qu’il fasse aussi chaud. À bientôt pour la suite de nos inénarrables aventures.
mercredi, 28 février 2007 à 6h00
Coucou Maman,
Effectivement la machine à relaxer les pieds n’est pas très agréable 🙂 Au début j’ai eu peur qu’elle soit réglée pour des pieds plus petits que les miens et qu’elle me brise les os…
mercredi, 28 février 2007 à 6h02
Coucou Cyrielle
Merci d »avoir débloqué la machine en envoyant le premier commentaire 🙂 Je n’ai pas le temps de lire ton blog 🙁 🙁 mais je me rattraperai quand je rentrerai promis.