Comment survivre à un voyage en avion ?

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Comme promis il y a quelques jours, voici quelques conseils de survie de base. Aujourd’hui nous traitons du cas des voyages en avion. C’est logique en même temps car si on ne survit pas à l’avion, on n’aura pas besoin des autres conseils. D’abord analysons les risques à être un simple passager qui se la coule douce avec l’écran LCD de son siège.

Les thromboses veineuses profondes

Ce sont des caillots sanguins dont l’apparition est favorisée par une immobilité prolongée. Le risque est que l’un d’entre eux se détache et aille faire un tour du côté des poumons, ce qui ne serait pas une très bonne chose. Les symptômes sont des douleurs à une cheville, ou un gonflement (ou les deux). Ça c’est pour la naissance du caillot. Quand il migre vers les poumons, on ressent une forte douleur à la poitrine et on a du mal à respirer. Inutile de préciser que cette histoire peut avoir une fin tragique. Heureusement il y a moyen de prévenir ce risque.

Tout d’abord, boire beaucoup d’eau (ou de coca, mais pas d’alcool). Ensuite, il faut faire travailler ses muscles des jambes en pratiquant des compressions isométriques aussi régulièrement que possible. Enfin ne pas hésiter à faire un petit tour dans l’avion de temps en temps. (j’aime bien aller vers une des portes de l’avion, ça me fait toujours flipper, genre « et si je trébuche et que j’ouvre la porte en me rattrapant… ».)

Faire atterrir un avion (1)

Il peut arriver que pilote et copilote ne soient plus capables de piloter l’avion, quelle qu’en soit la raison, si bien qu’il n’y ait plus que vous pour ramener l’avion sur la terre ferme. Voici les principales étapes à suivre :

  1. extraire le pilote de son siège et prendre sa place ;
  2. mettre le casque radio et demander de l’aide en disant calmement et distinctement « mayday, mayday » – ce qui n’est pas une mauvaise traduction du français petit nègre « m’aider, m’aider » – mais le signal international de détresse en vol. Si possible, donner la position géographique de l’avion, la destination d’origine et le numéro d’appel de l’avion (écrit quelque part sur ce que l’on s’accordera à appeler le tableau de bord de l’avion) ;
  3. si aucune réponse ne vient, essayer le canal 121.5 réservé aux urgences. En principe quelqu’un est supposé répondre et être qualifié pour vous guider… en principe… donc on va continuer la liste au cas où ;
  4. observer l’attitude de l’avion et identifier les principaux instruments de bord : l’avion est supposé être à l’horizontale, dans le cas contraire, c’est déjà mal parti pour vous :
    • on a le couple de direction (pour continuer avec les termes de l’automobile, c’est le volant de l’avion) qui sert à le diriger ; on tire pour lever le nez de l’avion et on pousse pour le baisser. Il est crucial d’être très doux avec cette commande sinon on peut perdre le contrôle de l’avion. Il est possible que l’avion réagisse avec un peu de retard aussi, un peu comme quand on tourne sur de la neige,
    • l’altimètre est supposé être un cadran rouge avec deux aiguilles. La première donne l’altitude par rapport au niveau de la mer en milliers de pieds, la seconde en centaines,
    • le cap est le seul instrument avec un petit avion dessiné dessus. Il s’agit d’un compas dont la pointe donne … le cap de l’avion,
    • la vitesse est donnée par un cadran sur la gauche en nœuds par heure. Normalement si la vitesse devient dangereusement basse, le couple se met à vibrer (c’est le volant de l’avion, suivez un peu !),
    • la manette d’admission des gaz commande la vitesse et la position du nez de l’avion. Elle se présente sous la forme d’un levier noir situé entre les deux sièges. Si on le tire vers soi alors l’avion accélère et prend de l’altitude. Si on le pousse, l’avion ralenti et descend,
    • le niveau de carburant est normalement suffisant pour rejoindre votre destination d’origine même en faisant un détour d’une heure,
    • les volets sont délicats à manœuvrer, donc n’y touchez pas ;
  5. amorcer la descente en poussant sur la manette des gaz. L’idée est de réduire la vitesse d’environ un quart. Le nez de l’appareil est supposé se trouver à environ 10 centimètres en dessous de l’horizon ;
  6. sortir le train d’atterrissage en actionnant l’autre manette entre les deux sièges (celle en forme de pneu), sauf si vous comptez amerrir ;
  7. s’il n’y a pas d´aéroport en vue, trouvez un terrain dégagé de quatre kilomètres de long (vous n’en trouverez probablement pas, donc prenez le mieux qui se présente) ;
  8. s’aligner sur le terrain, puis réduire la vitesse jusqu’à atteindre l’altitude de 100 pieds (par rapport au sol). Ne pas laisser le nez descendre en dessous de 15 cm de la ligne d’horizon ;
  9. les roues arrières sont supposées toucher en premier et ça va faire perdre pas mal de vitesse à l’avion, accompagner ça en coupant les gaz progressivement (mais assez rapidement quand même) ;
  10. à l’aide des pédales au plancher, diriger l’appareil et le freiner. Les pédales du haut servent à freiner et celles du bas à tourner. Il n’y a pas de débrayage ni de levier de vitesse.

Gardez bien à l’esprit qu’un atterrissage bien exécuté sur un terrain de fortune peut être moins dangereux qu’un atterrissage raté sur une vraie piste. L’histoire ne dit pas ce qu’il advient du cas où on rate un atterrissage sur un terrain de fortune. Et aussi, si jamais vous roulez droit vers les arbres, sacrifiez les ailes de l’avion, et faite attention car il n’y a pas d’airbag.

Une fois l’appareil immobilisé, sortez le plus vite possible sans oublier d’emmener les pilotes.

Bon, il y a quand même un petit souci : tous ces conseils, aussi bon qu’ils puissent sembler être, ne s’appliquent pas aux avions de ligne comme le 747, mais normalement quelqu’un répondra à la radio dès l’étape 3. Si jamais un autre passager prétend savoir piloter, faites-lui passer un entretien préalable car il parait que certains pilotes ne savent pas atterrir.

Note 1. Si vous suivez ces conseils et que ça ne fonctionne pas, il faut vous retourner contre le manuel de survie dont j’ai parlé il y a quelques jours. Comme ce passage en est très largement inspiré, je vais quand même donner sur numéro ISBN car je crois que ça se fait : 2-258-05439-7

3 commentaires pour “Comment survivre à un voyage en avion ?”

  1. Commentaire de Sly:

    Pas sûr que ça marche avec un 747 tout ça… Va falloir y réfléchir…

  2. Commentaire de Yobe:

    Sinon il y a la théorie de Tyler Durden qui nous dit qu’on sera suffisamment shootés à l’oxygène pour ne rien voir venir. Ça me fait penser qu’ils devraient interdire le savon en cabine aussi.

  3. Commentaire de Sly:

    Penser à bien prononcer « Durden ». Dans Fight Club, j’ai toujours l »impression qu’on parle de moi… et ça fait peur, surtout quand à un moment des types envisagent une amputation…